Paroles de Elle n'est pas morte
1 - On l'a tuée à coup de chassepot
A coups de mitrailleuse
Et roulé avec son drapeau
Dans la terre argileuse
Et la tourbe des bourreaux gras
Se croyait la plus forte.
(Refrain) Tout ça n'empêche pas, Nicolas,
Qu'la Commune n'est pas morte!
Tout ça n'empêche pas, Nicolas,
Qu'la Commune n'est pas morte!
2 - Comme faucheurs rasant un pré
Comme on abat des pommes,
Les Versaillais ont massacré
Pour le moins cent mille hommes
Et les cent mille assassinats
Voyez c'que ça rapporte.
3 - On a bien fusillé Varlin
Flourens, Duval, Millière,
Ferré, Rigault, Tony Moilin,
Gavé le cimetière.
On croyait lui couper les bras
Et lui vider l'aorte.
4 - Ils ont fait acte de bandits,
Comptant sur le silence!
Achevé les blessés dans leurs lits,
Dans leurs lits d'ambulance,
Et le sang inondant les draps
Ruisselait sous la porte.
5 - Les journalistes policiers
Marchands de calomnies
Ont répandu sur nos charniers
Leurs flots d'ignominie.
Les Maximes Du Camp, les Dumas
Ont vomi leurs eaux-fortes.
6 - C'est la hache de Damoclès
Qui plane sur leurs têtes
A l'enterrement de Vallès
Ils étaient tous bêtes
L'fait est qu'on était un fier tas
A lui servir d'escorte!
7 - Bref tous ça prouve aux combattants
Que Marianne a la peau brune
Du chien au ventre, et qu'il est temps
De crier " Vive la Commune"
Et ça prouve à tous les Judas
Qu'si ça marche de la sorte:
(Dernier refrain) Ils sentiront dans peu, nom de Dieu !
Qu'la commune n'est pas morte !
Ils sentiront dans peu, nom de Dieu !
Qu'la commune n'est pas morte !
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A propos du chant "Elle n'est pas morte"
Auteurs : Eugène Pottier
Date : 1885
La Commune a été proclamée le 26 mars 1871. Presque 15 ans plus tard, ce chant composé par le même parolier que "L'Internationale" ou "Quand viendra-t-elle ?" est à la fois un hommage et une promesse révolutionnaire. Sur le thème toujours repris de nos jours de "la Commune refleurira".
Ce chant a été écrit peu après l'enterrement de Jules Vallès. Cet écrivain communard avait été condamné à mort par contumace et était resté exilé à Londres pendant 10 ans. Revenu en France après l'amnistie décrétée en 1880, il devait mourir 5 ans plus tard. Plus de soixante mille personnes assistèrent à ces funérailles.