Paroles de Les œillets rouges
1 - Dans ces temps-là, les nuits, on s'assemblait dans l'ombre,
Indignés, secouant le joug sinistre et noir
De l'homme de Décembre, et l'on frissonnait, sombre,
Comme la bête à l'abattoir.
2 - L'Empire s'achevait. Il tuait à son aise,
Dans son antre où le seuil avait l'odeur du sang.
Il régnait, mais dans l'air soufflait La Marseillaise.
Rouge était le soleil levant.
3 - Il arrivait souvent qu'un effluve bardique,
Nous enveloppant tous, faisait vibrer nos cœurs.
A celui qui chantait le recueil héroïque,
Parfois on a jeté des fleurs.
4 - De ces rouges œillets que, pour nous reconnaître,
Avait chacun de nous, renaissez, rouges fleurs.
D'autres vous reprendront aux temps qui vont paraître,
Et ceux-là seront les vainqueurs.
5 - Si j'allais au noir cimetière,
Frères, jetez sur votre sœur,
Comme une espérance dernière,
De rouges œillets tout en fleur.
6 - Dans les derniers temps de l'Empire,
Lorsque le peuple s'éveillait,
Rouge œillet, ce fut ton sourire
Qui nous dit que tout renaissait.
7 - Aujourd'hui va fleurir dans l'ombre
Des noires et tristes prisons.
Va fleurir près du captif sombre,
Et dis-lui bien que nous l'aimons.
8 - Dis-lui que par le temps rapide
Tout appartient à l'avenir ;
Que le vainqueur au front livide
Plus que le vaincu peut mourir.
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A propos du chant "Les œillets rouges"
Auteurs : Louise MICHEL
Date : Septembre 1871
Poème écrit à la maison d'arrêt de Versailles. Louise Michel sera ensuite déportée en Nouvelle-Calédonie, avant de pouvoir rentrer en France en 1880.
La Commune a été proclamée le 26 mars 1871.