Paroles de Coupo Santo (Provencal)
1 - Prouvençau, veici la Coupo
Que nous vèn di Catalan ;
A-de-rèng beguen en troupo
Lou vin pur de noste plant.
(Refrain) Coupo Santo
E versanto
Vuejo à plen bord
Vuejo abord
Lis estrambord
E l'enavans di fort !
2 - D'un vièi pople fièr e libre
Sian bessai la finicioun ;
E, se toumbon li Felibre
Toumbara nosto nacioun.
3 - D'uno raço que regreio
Sian bessai li proumié gréu ;
Sian bessai de la patrìo
Li cepoun emai li priéu.
4 - Vuejo-nous lis esperanço
E li raive dóu jouvènt,
Dóu passat la remembranço
E la fe dins l'an que vèn.
5 - Vuejo-nous la couneissènço
Dóu Verai emai dóu Bèu,
E lis àuti jouïssènço
Que se trufon dóu toumbèu.
6 - Vuejo-nous la Pouësio
Pèr canta tout ço que viéu,
Car es elo l'ambrousìo
Que tremudo l'ome en diéu.
7 - Pèr la glòri dóu terraire
Vautre enfin que sias counsènt
Catalan, de liuen, o fraire,
Coumunien tóutis ensèn !
(Dernier refrain chanté lentement)
Coupo Santo
E versanto
Vuejo à plen bord
Vuejo abord
Lis estrambord
E l'enavans di fort !
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A propos du chant "Coupo Santo (Provencal)"
En 1867, le poète catalan Don Victor Balaguer, chantre du fédéralisme catalan, est arrêté à Barcelone pour être déporté ; il réussit miraculeusement à passer la frontière avec sa famille et il est accueilli en Provence par Frédéric Mistral et ses amis félibres. Il est dès lors exilé politique protégé par les fédéralistes occitans, ce qui lui évite une mort certaine dans les terribles geôles espagnoles.
Ses amis catalans, pour remercier les félibres provençaux, font couler une magnifique coupe d'argent massif chez le joaillier Jarry à Paris. Cette coupe fut gravée par l'orfèvre Fulconis, natif de Saint Etienne de Tinée ; lorsqu'il apprend la destination et la raison de cette coupe, Fulconis refuse de se faire payer.
Cette coupe est toujours détenue par le Capoulié du Félibrige et ne sort de son coffre qu'une fois par an pour la fête de Santo Estello, où elle est remplie de vin de Châteauneuf du pape, bu par tous les félibres.
Pour remercier les catalans de ce don royal, Mistral écrit un poème mis sur une musique du 17ème de Nicolas Saboly. C'est depuis l'hymne de toute l'Occitanie, des vallées piémontaises jusqu'à l'Atlantique, sur environ 400km de hauteur ; cet hymne, comme tous les hymnes, ne s'applaudit jamais, car il fait référence à des événements dramatiques.
Depuis les années 1990, le "Coupo Santo" provencal, repris comme hymne par le Rugby club toulonnais (RCT), est interprétée au début de certains matchs de gala joués par le club toulonnais à domicile.
Le chant militaire et scout "Je t'aime ô ma patrie" est une adaptation libre de la Coupo Santo.
Traduction :
1 - Provençaux, voici la coupe
Qui nous vient des Catalans.
Tour à tour buvons ensemble
Le vin pur de notre cru.
Coupe sainte
Et débordante
Verse à pleins bords,
Verse à flots
Les enthousiasmes
Et l'énergie des forts !
2 - D'un ancien peuple fier et libre
Nous sommes peut-être la fin ;
Et, si tombent les félibres,
Tombera notre nation.
3 - D'une race qui regerme
Peut-être sommes-nous les premiers jets ;
De la patrie, peut-être, nous sommes
Les piliers et les chefs.
4 - Verse nous les espérances
Et les rêves de la jeunesse,
Le souvenir du passé
Et la foi dans l'an qui vient.
5 - Verse-nous la connaissance
Du Vrai comme du Beau,
Et les hautes jouissances
Qui se rient de la tombe.
6 - Verse-nous la Poésie
Pour chanter tout ce qui vit,
Car c'est elle l'ambroisie
Qui transforme l'homme en Dieu.
7 - Pour la gloire du pays
Vous enfin qui êtes consentants nos alliés,
Catalans, de loin, oh frères,
Tous ensemble communions !