
Paroles de Avec sa gamelle
Sur l'air de « Auprès de ma blonde »
-
Au milieu d'la cohue,
qui envahit l'trottoir, (bis)
descendre la gran'Rue
le matin on peut voir
-
Refrain :
Avec sa gamelle,
à p'tits pas, p'tits pas, p'tits pas,
avec sa gamelle
au port il s'en va
-
Narguant l'ouvrier d'ville
beaucoup plus matinal (bis)
sans trop me fair' de bile,
j'rapplique à l'arsenal
avec sa gamelle....
-
Malgré la sacrée cloche,
qui m'appelle au turbin, (bis)
quand j'ai quelqu'sous en poche,
je m'arrête chez Martin
avec sa gamelle...
-
Là je vide un p'tit verre
et le cœur plus léger, (bis)
aux bâtiments en fer
j'arrive sans trop m'presser
avec sa gamelle...
-
Mais le travail m'emmerde,
je cours aux cabinets, (bis)
griller une cigarette,
et lire l'Humanité
avec sa gamelle...
-
J'y reste un couple d'heures
des fois toute la journée (bis)
tant le travail m'emmerde,
m'a toujours emmerdé
avec sa gamelle...
-
Pendant c'temps-là, ma femme,
du moins à ce qu'on dit, (bis)
s'envoie du vague-à-l'âme,
au bras d'un autre mari
avec sa gamelle...
-
Après tout que m'importe
le soir une fois couché, (bis)
j'y gagne de la sorte
le droit d'dormir en paix
avec sa gamelle...
-
"Que faire ?!"
-
Dormir toute la journée,
et puis le soir encore (bis)
voilà la destinée
de l'ouvrier du port
avec sa gamelle...
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A propos du chant "Avec sa gamelle"
La marche des ouvriers de l'Arsenal de Brest, "Avec ma gamelle", se chante sur l'air de « Auprès de ma blonde ».
Sur les deux rives de la Penfeld, il y a l’Arsenal avec la « gamelle ». L’ouvrier du port vient travailler avec sa gamelle ; dans cette gamelle, il y avait un bout de pain, de lard ou un peu de soupe. Entre midi et deux heures, un peu désœuvré, il vient s’égayer dans les bars de la Grand Rue. On a alors créé le restaurant de la Gueule d’or ; c’est un restaurant de tempérance, c’est-à-dire qu’on y essaye de tempérer l’addiction des ouvriers à l’alcool.
Dans cette chanson, on retrouve :
- - les clivages structurants de l’époque : le statut d’ouvrier de l’État, jalousé par l’ouvrier de la ville beaucoup plus matinal.
- - la critique de la fainéantise de l’ouvrier du port (dormir…). Ouvrier souvent trompé, souvent alcoolisé
- - une description des opinions politiques de l’époque ; les ouvriers sont socialistes ou communistes, lisent l’Humanité. Brest est une ville socialiste : Goude a été député de Brest de 1902 à 1936, il y eut des maires socialistes dans les années 20.
- - des mutations : des innovations technologiques vont permettre la construction de bâtiments en fer au cours de la première guerre mondiale, ainsi que des navires de guerre (cuirassés).
L’ouvrier ayant écrit cette chanson fut muté d’office à Cherbourg, on se demande bien pourquoi !