Biographie de l'auteur
Claude Michel a toujours aimé chanter. On lui disait : « C’est pas un métier où on croûte facilement. » Tout de même, il y a quelque trente-cinq ans de cela, elle décide de travailler à mi-temps, apprend à jouer de l’accordéon diatonique pour s’accompagner puis bientôt, compose ses propres chansons. « Je me suis dit : pourquoi ne pas dire ce que tu as à dire ? C’est un bon moyen de faire passer des idées. Si j’en parlais autour de moi, on me trouverait casse-pieds. » Elle se déclare « née avec une toile cirée sur le dos », se fichant depuis longtemps de ce qu’on pense d’elle, et sa résistance l’aide à supporter les réflexions machistes qu’elle peut subir lorsqu’elle se produit là où le public ne partage pas du tout ses idées. « Il faut le faire, pourtant ! »
Elle a chanté partout en France, mais aussi en Belgique, au Québec, au Sénégal et même en Afghanistan. « Je dénonce toujours les mêmes conneries », dit-elle. Son répertoire suit cependant l’évolution de la condition des femmes, partout dans le monde : des titres récents traitent de l’excision, des mariages forcés, de l’enfermement, des tournantes… « Une jeune fille afghane a aujourd’hui toute la vie devant soi, mais pas d’avenir. » Dans ses chansons, Claude Michel traite de faits qui la bouleversent elle-même : « ça me fait mal que ça existe. On me dit : tes chansons, tu les vis. C’est une des raisons pour lesquelles ça marche. Même si j’ai la chance d’avoir une voix particulière. »
Elle compose aussi sur sa passion, la mer. Claude Michel navigue et pêche depuis quarante ans. Elle tient la barre : « J’ai vite compris où était le meilleur endroit ! Des femmes à la barre, il y en a très peu. » Contrairement aux coéquipières malmenées par des maris un peu trop certains de leur talent de navigateur. Elle a traité avec humour ce thème dans La femme du plaisancier. « Ce que je dis est vrai, et les gens le savent. J’essaie de trouver des phrases qui font mouche. Certains hommes me disent : j’étais comme ça, mais je n’y avais jamais pensé. »